Et bien nous l'avons fait !
Bonne nouvelle : notre blog et notre association sortent en premier !!! Ouf ! nous voilà rassurés !
La surprise vient du fait que nos cousins d'outre atlantique ont, eux aussi, un retable dans l'église de "leur" Repentigny, au Quebec, Canada.
Il est plus récent que le nôtre d'environ un siècle ...
... et c'est un français d'origine qu'il l'a fait !
Il est très différent du nôtre
.. mais lui aussi a eu besoin de restauration !!
Lisez plutôt ces extraits.
"Un certain LIÉBERT, PHILIPPE (baptisé Philippe-Pierre), peintre et sculpteur, est né le
9 août 1733 à Nemours, France, épousa le 31 mars 1761 à Pointe-aux-Trembles
(maintenant partie de Montréal) Françoise Lenoir, fille de Vincent Lenoir,
menuisier, et ils eurent dix enfants. Il est décédé le
27 septembre 1804 à Montréal.
La date et les circonstances
de l’arrivée de Philippe Liébert au Canada sont inconnues, mais en 1760 son nom
figure aux livres de comptes des paroisses de Saint-Pierre-du-Portage
(Assomption-de-la-Sainte-Vierge), de L’Assomption, et de la
Purification-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie, à Repentigny.
En effet, en
1760 et 1761, il exécute, probablement en collaboration avec Antoine Cirier*, le
retable de l’église de Repentigny.
Le tabernacle, qui comporte des
prédelles ornées de rinceaux et de crêtes de coq, est surmonté de colonnes
classiques avec piédestaux et entablement, d’une monstrance en saillie et d’une
niche dominant deux reliquaires. Pour réaliser cette première œuvre, Liébert
s’est inspiré à la fois du style exubérant de Gilles Bolvin* et
du style plus délicat de Cirier.
L’ensemble dégage une impression de timidité
et d’inexpérience. Par la suite, Liébert n’utilisera ce type de composition que
pour les autels latéraux."
Quelques mots sur cette église de Repentigny extrait d'un document très érudit de Charles Bouget trouvé sur Internet.
"La seigneurie de Repentigny est concédée à Pierre Legardeur
de Repentigny par la compagnie de la Nouvelle-France en 1647. C'est pourtant sous la gouverne
royale, à partir de 1666, que la colonisation du lieu débute vraiment. Comme
dans la plupart des nouvelles concessions territoriales, les premières constructions religieuses demeurent
très simples. Il faut attendre la présence d'une population assez nombreuse
pour justifier l'érection d'une église de pierre beaucoup plus coûteuse, mais
plus durable.
La première campagne
de travaux de l'église de Repentigny débute en 1723. La construction s'effectue
rapidement, puisque les charpentes sont réalisées en 1725. L'entrepreneur
choisit un plan en croix latine terminé par une abside à cinq pans coupés.
C'est une pratique courante en France depuis le 12e siècle de rythmer ainsi la
surface murale du chevet. Pourtant, dans l'architecture traditionnelle en
Nouvelle-France, le modèle à pans coupés demeure relativement peu courant.
Outre Repentigny, seule l'église de Neuville conserve encore aujourd'hui une
telle organisation de l'espace. On pense que c'est un type de construction qui
existait surtout dans la région de Québec.
La décoration intérieure reste, pour sa part, longtemps
rudimentaire. En 1747, Antoine
Cirier sculpte les deux retables et les tabernacles des chapelles
latérales. Il entreprend aussi le
retable principal, mais il abandonne ce projet au profit de Philippe Liébert,
qui réalisera l'ouvrage en 1761 avec l'aide de son beau-père, Vincent Lenoir.
Philippe Liébert entreprend ensuite le tabernacle, que son élève, Louis- Amable
Quévillon, dotera d'un magnifique tombeau en 1808.
Quévillon complète, en 1817,
la décoration avec la réalisation de la voûte. La mise en place de la chaire
viendra clore cette campagne de travaux en 1822. "
Suit une longue série de travaux au 19 eme siècle jusqu'à ce jour funeste de 1984 ...
C'est le 12 octobre 1984 qu'un incendie se déclare dans
l'édifice. Rapidement maîtrisé, on a pu sauver des flammes de nombreux éléments
du décor ancien. Il s'agit malgré tout d'une lourde perte pour le patrimoine
ecclésiastique national. L'ensemble de la décoration intérieure présentait en
effet des pièces caractéristiques de chacune des grandes périodes de l'histoire
de l'art religieux québécois. Les 18 e , 19 e et 20 e siècles se mariaient harmonieusement dans un
ensemble homogène où les aspirations individuelles avaient fait place à un
désir d'unité.
La voûte de 1907 a été complètement détruite, laissant
réapparaître en partie, bien que mutilée, celle de Quévillon. On n'a pu sauver
ni la polychromie des colonnes de la nef de Leprohon, ni les boiseries du chœur.
Pourtant, la plupart des éléments décoratifs de l'étage des baies existent
toujours.
De plus, le désastre a occasionné une restauration majeure de
l'ensemble de 1984 à 1988. La remise à neuf du maître-autel a entraîné, pour sa
part, la découverte de l'ancienne marbrure du tombeau de Quévillon.
L'église de Repentigny séduit encore le visiteur malgré les
ravages de l'incendie. Le classement de l'édifice en 1978 soulignait le
caractère exceptionnel de l'ensemble.
Sa restauration récente confirme la grande
valeur de nombreux éléments de détail aujourd'hui encore plus resplendissants
que par le passé."
Bibliographie:
• Bélisle, Jean. « Église de la
Purification-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie », Les chemins de la mémoire, t. II, Québec, Les Publications du Québec,
1991, p. 439-442.
• Demeter, Laszlo, dir. Inventaire de l'église de
Repentigny, Montréal, Université de Montréal, École d'architecture, 1976.
• Noppen, Luc. Les églises